Nous quittons Tam Coc curieux de découvrir le centre du Vietnam que nous n’avions pas placé comme prioritaire sur notre itinéraire car c’est la saison des pluies dans cette partie du pays (mais la fin de la saison des typhons, youhou).
Comme il y a déjà 11h de train jusqu’à Hué, qui est grosso modo au milieu du trajet vers le sud du pays, une petit arrêt était de toute façon prévu. Les échanges avec d’autres voyageurs nous ont cependant donné envie de prolonger un peu notre séjour là-bas.
C’est parti pour l’expérience « train de nuit » : on monte dans le train de 21h44 à Ninh Binh, la grosse ville, elle aussi bien moche, à côté de Tam Coc. On trouve notre compartiment à 4 couchettes dans lequel nous sommes seuls. Pas pour longtemps. A l’arrêt suivant tout le wagon se remplit de Vietnamiens en voyage organisé. C’est un peu le chaos, chacun cherche sa couchette, les portes des compartiments s’ouvrent, claquent, ça s’harangue dans les couloirs et on devient un peu l’attraction de la voiture 14 :). Finalement nous aurons deux compagnons de voyage hyper discrets, le roulis (et les grincements) du train font leur effet et on réussit à dormir un peu avant d’arriver à Hué vers 9h du matin.
Une fois sortis de la gare, il faut quand même être bien réveillés pour refuser toutes les sollicitations des taxis et autres vendeurs, « hello my friend, where do you come from, first time in Vietnam ? ». On a décidé de marcher jusqu’à un café pour avaler un petit déj’ et en profiter pour prendre un premier pouls la ville à pied.
Le bon café noir du matin devient peu à peu notre quête quotidienne parce qu’au Vietnam (2ème producteur au monde de café, tu savais ?), ils boivent plein de café mais soit avec du lait, soit avec du sucre, soit avec les 2, ce qui est selon moi ce que l’on peut faire de plus éloigné de la définition du mot café.
Les abords de la ville sont aérés, une large avenue et une promenade longent la rivière des parfums, le gros cours d’eau qui sépare la ville moderne de la Cité impériale, citadelle construite sur le modèle de la Cité interdite de Pékin et pour laquelle se déplacent la plupart des visiteurs.
Nous faisons de même et partons l’après-midi à la découverte de cette citadelle construite au début du XIXème siècle par l’empereur de l’époque et qui abritait une cinquantaine de bâtiments prévus pour le loger ainsi que sa cour et ses 100 concubines…
Plusieurs temples bien gaulés, des pavillons colorés, des douves, de petits jardins, un parc avec de jolis bonzaïs, un ciel bien menaçant mais finalement sans pluie : cette citadelle mérite bien sa réputation 🙂
Partis sur notre lancée impériale, on prévoit une visite des tombeaux royaux, autre spot Patrimoine mondial de l’UNESCO du coin. Il y en a 7, on en sélectionne deux.
La philosophie bouddhique prônant que la vraie vie se situe dans l’au-delà, les gars se fabriquaient des mausolées relativement somptueux pour continuer à vivre bien après leur mort terrestre.
Minh Mang, empereur de 1820 à 1840 faisait partie de ceux-là et son tombeau est un superbe ensemble avec plusieurs éléments architecturaux bien harmonieux, placés dans un environnement de nature tout vert et tout calme ce matin pour ne rien gâcher (dans le monde d’avant 2020, des cars de touristes chinois et coréens visitaient le site par centaine mais là non, on était presque seuls).
Si on devait encore avoir un doute après la visite de la cité impériale hier, il est maintenant clair que les Empereurs avaient le sens des priorités pour dépenser les deniers du Royaume…
Pas de photos du second tombeau dont nous avons dû expédier un peu la visite car la pluie prévue depuis plusieurs jours a fini par arriver pour ne plus s’arrêter de la journée et c’est donc complètement trempés que nous rentrons passer notre dernière soirée à Hué.
Croisons les doigts pour que demain le ciel s’éclaircisse parce qu’on part rejoindre Hôi An à moto, en Easy Rider.
Tu ne sais pas ce que c’est ?
Tu sauras en lisant l’article suivant 😉
20/11/2022 Publié par Julie dans :