Aucune info dans le Lonely Planet et à l’auberge à Chiayi ils n’ont même pas l’air de connaître (edit : en fait c’est parce que je prononçais trop mal ^^). Mais des photos sur 2-3 blogs nous avaient vraiment donné envie de voir les environs de Rueili et Ruifeng. Ce sont deux villages perdus dans les montagnes qui cultivent et produisent des thés d’altitude rares, principalement du thé Oolong.
Problème : il n’y a pas de transport en commun pour s’y rendre, on ne peut toujours pas louer de scooter (rétrospectivement, heureusement !) et on n’arrive pas à réserver de voiture par internet au départ de Chiayi. Et accessoirement on ne sait pas du tout quelle tête ont les fameuses routes 166 et 162 qui y mènent. Je te montre quand même le parcours sur maps.
Mais une fois arrivés à Chiayi, tout se décoince : les supers réceptionnistes de notre auberge se plient en quatre pour nous aider. Ils appellent l’unique loueur de la ville, qui veut bien nous louer une voiture une fois qu’il a vu nos permis internationaux.
C’est donc munis de notre petit itinéraire fait maison qu’on part pour Ruifeng. Avant ça, on s’arrête à un pont suspendu que nous a mentionné le staff de l’auberge, le Taiping Suspension Bridge. Décidément, les ponts suspendus, ils maîtrisent.
Celui-ci est impressionnant, c’est le plus long de Taïwan (281 m), 1000 m sous nos pieds. En revanche, ce qui nous fait halluciner c’est qu’il ne mène… nulle part : arrivé au bout tu peux redescendre au parking par un escalier ou un petit sentier de 40 minutes, that’s it. Un pont pour le plaisir de faire un pont quoi. Très chouette au demeurant.
Le village abrite aussi un lieu très joli et photogénique, la Air Library, où tu peux acheter du thé, des plantes ou manger un bout (mais pas emprunter de livre 🙃).
Les choses sérieuses commencent quelques kilomètres plus loin quand la route commence à grimper sévèrement en zigzag. Heureusement elle est déserte, il y a deux voies distinctes et des miroirs bien placés à chaque virage. En revanche, elle n’est pas très entretenue et le dernier typhon a laissé quelques traces : palmiers sur la chaussée, éboulis et mecs qui réparent les trous rythment le chemin.
Yann conduit comme un chef, je savoure d’avoir patienté stoïquement 12 ans avant qu’il ne passe son permis et donc aujourd’hui ce n’est pas moi qui roule mais qui mate le paysage :).
On fait pas mal de pauses pour admirer les vallées profondes qui nous entourent. Avant d’arriver à Ruifeng, on s’arrête au point de départ d’une balade repérée sur un blog. On traverse par nos premières Tea Farms.
On fait comme si on n’avait pas vu les gros panneaux qui indiquent qu’il faut porter un casque de chantier au début du sentier et on passe des portes en tôle, ouvertes mais qui auraient sans doute dû bloquer l’accès. Nous qui trouvions que tout était un peu trop balisé sur les sentiers taïwanais, nous voilà servis. Le sentier est défoncé, il y a des lattes posées à côté de ponts qui attendent réparation, c’est un peu plus rock’n’roll qu’Alishan.
On arrive quand même sans encombre à la première cascade avant de rebrousser chemin pour avoir le temps de continuer notre route.
Ruifeng s’étend entre 450 et 1300 m d’altitude qu’on parcourt de bas en haut, puis de haut en bas, avant d’entamer une nouvelle montée vers Ruili sur la montagne d’en face. Chaque virage apporte un nouveau paysage pour lequel superlatifs et photos ne suffisent pas. C’est sublime.
Les montagnes qui plongent dans la vallée sont toutes recouvertes de forêts, c’est à la fois vert et escarpé. De temps en temps, un bout de montagne a été apprivoisé par l’homme pour y poser quelques champs de thé ou des palmiers.
On rejoint la route 166, plus fréquentée et avec moins de virages, elle nous ramène dans la vallée juste à temps pour la tombée de la nuit.
On a un jour « off » avant de rejoindre Taipei le 22 décembre (pour une fois on a anticipé les vacances autour de Noël et déjà réservé notre Airbnb). On décide de le passer à Chiayi qui nous plait bien, c’est une ville à taille humaine, les gens sont trop gentils. Comme ailleurs, ils ne manquent pas une occasion de nous souhaiter la bienvenue à Taiwan. C’est d’ailleurs lors de notre soirée supplémentaire au Light Hostel qu’on fait la connaissance de Roger et Nana, un super couple qui vit à Taipei et fait le tour de l’île à pied.
Les derniers jours ont été riches en découvertes, les journées bien remplies entre réveil matinal, recherche d’infos, traduction du chinois… Le tout avec une météo en-dessous des normales saisonnières qui nous oblige à superposer toutes les couches de fringues à manches longues contenues dans notre sac à dos. Je m’en étais voulu d’avoir craqué pour cet encombrant Teddy à 2€ trouvé dans une friperie à Hoi An et que je ne pensais pas porter avant notre retour en France, c’était finalement mon meilleur investissement du voyage !
Va-t-il encore servir à Taipei ?
Tu le sauras en cliquant par ici.
Le blog dont les photos nous ont donné envie de tenter le parcours.
L’auberge de jeunesse avec personnel anglophone super gentil et serviable : Light Hostel
29/12/2022 Publié par Julie dans :