Daisy

Daisy fait tourner son petit hôtel familial d’une main de maître.

Petit bout de femme au sourire communicatif, elle travaille du matin au soir avec son mari (et un peu ses deux ados), 7 jours sur 7, fait les petits déjeuner le matin, un peu de cuisine le soir, le « laundry service » (service oh combien indispensable au routard parti avec seulement une semaine de tenues et ça c’était sans compter la tache faite sur le tee-shirt tout propre dès le petit dej’).

Avant le covid elle avait un petit resto mais comme beaucoup d’endroits, celui-ci n’a pas réouvert, elle fait juste quelques plats simples pour ses hôtes.

On a eu l’occasion de discuter avec elle, notamment de l’école qui coûte cher au Vietnam comme Thuy l’avait aussi évoqué lors de notre road trip.

Daisy n’a pas pu faire d’études universitaires (elle aurait aimé enseigner) parce que sa famille n’avait pas les moyens alors elle se plie en 4 pour offrir à ses enfants les études qu’elle n’a pas eues : cours du soir pour sa fille qui va entrer à l’université justement et pour son fils de 14 ans.

Elle-même a appris l’anglais sur le tas et monté sa petite affaire pour faire tourner tout ça et payer les presque 500 € par mois que lui coûtent les frais d’enseignement pour ses enfants dont elle est très fière.

C’est aussi la première personne qui a évoqué avec dépit le peu de conscience écologique collective qui laisse les clients des bateaux déposer sur l’eau de petites lanternes en papier avec une bougie à l’intérieur => des centaines de cartons et bougies qui finissent dans l’eau chaque année, et sans doute un réel impact environnemental qui vient s’ajouter aux nombreux déchets plastiques du pays.

D’ailleurs à ce propos, même si c’est une goutte d’eau dans l’ocean, on rentabilise à fond l’investissement dans des gourdes filtrantes qui nous permettent d’utiliser l’eau du robinet (non potable avant filtration) et éviter ainsi l’achat de dizaines de bouteilles en plastique.

Pour en revenir à Daisy, elle a su faire de son petit hôtel très bon marché (14€ la nuit avec le pdj) un havre de paix comme on espère en croiser sur notre route.